Jeu vertigineux des points de vue, jeu des portraits… Multiplicité des modes d’expression : lettres, billets, poème… Dans ce texte polyphonique, Françoise Kerisel fait apparaître comment Alice Liddell s’est réappropriée son identité par la peinture de son propre imaginaire. La Chine, ce pays de fiction et de déguisement dans les mises en scène de Lewis, devient, avec Alice, un lieu de dévoilement et de vérité. Alice au jeu du portrait chinois est un haïbun – texte poétique en prose où s’insèrent des tercets (haïkus, 5/7/5). Grâce à cette forme littéraire originaire de Chine, la quête de soi d’Alice Liddell trouve un écho dans une parole poétique qui accompagne le chemin d’émancipation de la jeune fille jusqu’à ce qu’elle accède à sa propre signature.